performances

UN INSTANT S'IL VOUS PLAÎT ...

Elle est danseuse. C'est-à-dire qu'elle sait danser, elle le fait bien même. Elle aime la danse et la danse l'aime. La qualité du mouvement, l'intensité des états de corps sont son langage.
Est-ce encore de la danse ? Peu importe, mais ce qui est certain c'est qu'elle ne fait plus la danseuse.
Lui n'a jamais vraiment été musicien au sens classique du terme. Il ne joue d'aucun instrument reconnu comme tel. Ou si peu. Par contre, il aime le son. Et par dessus tout il aime, en capitaine expérimenté, nous faire partager ses voyages dans ce que le son a de plus intime.

Mari Siles et Frédéric Nogray improvisent avec l'instant, de nuances en silence. De cette imperceptible onde qui ne fait que passer.








Festival VISTA#1 > 2 octobre 2010 > Saint-Papoul
ACOM[antenne culturelle et outil de mutualisation en Lauragais
PHOTOS THIERRY DE CAPELLA

2 commentaires:

  1. D’abord, il y eût la naissance dans les rochers sur lesquels elle rampait, lascive, avec des mouvements de torsion très lents. Puis il y eût l’accouplement avec la terre entre les branches frôleuses des chênes centenaires et l’ondulation des feuilles emportées par un vent coupant, colérique. Elle s’abandonnait, chavirée, envoûtante, sensuelle à une danse de l’amour.
    C’est ce que Mari Siles nous a offert, nous public médusé, fasciné. Elle a eu ce soir là le pouvoir de nous apporter la paix.
    SB

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  2. Elle décolle d'un rocher, vire-volte sous les arbres, elle court, tourne, retourne et se détourne,
    volte face, escalade le ciel, se plie en douze, s'arque et s'enroule, se pose, repart, se colle à la
    pierre ancestrale des murs de l'abbaye, se fond derrière un arbre, se couche dans l'humus et
    se roule sur le tapis des feuilles amoncellées, en tas sur elle, mortes sur elle. Elle s'ébroue et se
    dresse. La voici qui disparaît puis renaît et reprend son cours.
    Entre ceux qui la contemplent elle se glisse. Ici elle offre une plume, là une caresse, plus loin
    sème de la mousse dans les cheveux d'un homme, et sourit, se déplie, se répand, dans l'univers
    sonore créé pour elle par Frédéric Nogray, virtuose de l'electro-accoustique. Les mains du
    musicien jouent avec les échos d'un petit ventilateur, éveille le cristal sonore d'une antique
    boîte à musique mariée à un ordinateur en pleine métamorphose.
    Vêtue de cette gracilité qui donne à ses chorégraphies un ton très personnel, Mari Silès dégage
    une force qui pose, au coeur de la danse, la gravité et l'émotion piquées d'une pointe
    d'humour comme un grain de sel sur le gâteau.
    Avant de suspendre le mouvement en arrêt sur image.
    Et l'on espère une suite, déjà on s'en régale.
    Mari, encore un instant s'il te plaît.
    Jean-Noël Cadoux
    Journaliste

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